De la Frégate Aquilon, le 21 prairial de l'an IV (11 juin 2018)
Ayant reçu comme mission de patrouiller au large de l'île d'Hispaniola, nous levâmes l'ancre pour quitter la rade de Tiburon cap au nord après avoir dépassé Grande Anse, afin d'y rejoindre une frégate lourde de 55 canons croisant au large en compagnie du capitaine Julien Davenport et d'un senau.
En début d'après-midi, deux frégates Prussiennes vinrent à notre rencontre.
Les deux capitaines, malgré leur infériorité tant numérique qu'en terme de puissance de feu, se présentèrent en ordre dispersé.
La plus imposante de leurs frégates, armée de 32 canons, se jetât corps et âme dans le combat sans plus de considérations tactiques alors que l'autre restait en retrait.
Ayant soutenu le feu roulant de nos navires une heure durant, il abaissa son pavillon afin de se consacrer aux réparations nécessaires afin de maintenir le navire a flot.
La seconde frégate, restée trop loin pour que ses tirs épars puissent presenter le moindre danger, ne parvint pas pour autant à nous échapper.
Il fût vite rattrapé par le capitaine Julien et sa rapide frégate e classe Pomone, dont une brodée de boulets ramés suffit à laisser la voilure du Prussien exsangue, haubans et vergues libérés semant le désarroi parmi l'équipage.
Notre frégate lourde pût ainsi venir se positionner sur son bâbord, faisant immédiatement la démonstration de la nette supériorité de son artillerie.
Percée de toutes parts et la voilure déchirée, ayant perdu son pavillon, son capitaine fît annoncer sa reddition au porte voix.
Je fût chargé de porter la nouvelle de cette victoire à Haiti et d'y convoyer nos prises.
